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Eva Novacek Memories
27 août 2009

La Disparition [03.12.08]

 

It is better to be hated for what you are than to be loved for what you are not. “

-- André Gide

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Mercredi 03 décembre 2008. Deux journées se sont écoulées. A peine le temps de se consacrer un minimum aux activités de la vie courante. Les évènements du week-end sont toujours présents dans mon esprit et m’empêchent de fonctionner normalement. Toujours rien à consommer, ça en devient douloureux. Louis, et surtout Bernabé, ont profités de ce temps pour regagner des forces. Pour ma part, mardi fut une journée studieuse et assez banale. Rattraper le travaille en retard. Machinalement assister aux cours. Une petite heure de sommeil à la bibliothèque. Je n’attendais qu’une seule chose durant cette journée interminable : ma soirée avec Dwayne. Cocaïne. Sexe. Abandon.

Le soleil a réussi une timide percée ce mercredi. Je me sens beaucoup mieux. Sur un nuage, à moitié défoncée de la veille. Dwayne m’a laissé un peu d’herbe que j’utilise pour le thé. C’est ce soir qu’a lieu la réception au Bogey Wogey Club et vu les deux messages que Louis m’a déjà laissé, je l’imagine complètement excité par l’évènement. Je croise Bernabé dans les couloirs de la fac. Il est en forme et ne montre aucun émoi particulier par rapport à ce soir. Pas de nouvelles de Karl. Pas grave. Je le vois mal dans ce genre d’endroit et nous n’avons que trois invitations.

Il est 19h. Je sors de sous la douche. Louis et Bernabé sont déjà là à discuter devant un verre. Bernabé a opté pour un style élégant et décontracté. Louis, quant à lui, porte un trois pièces Armani taillé sur mesure, la grande classe. J’enfile ma robe. Un vêtement diaphane, d’un blanc immaculé. Il fait ressortir la couleur de mes cheveux. Un léger maquillage pour mettre en valeur mes yeux et me voilà prête. Un style minimaliste, plein de fraicheur, qui met en valeur les charmes naturels de la jeunesse. Nous voilà partis en direction du Bogey Wogey Club.

Le Mayflower III est lui aussi tout en beauté ce soir. Un ballet de voitures luxueuses déposent les invités les uns après les autres devant la passerelle d’accès. Un tapis rouge et une petite allée de photographes ne laisse aucun doute quant au chemin à prendre pour entrer. Quelques starlettes et autres people sont de la partie. Les flashs crépitent. Louis en profite et s’attarde un petit moment au bras d’une jeune chanteuse à succès. J’arrive à passer rapidement avec Bernabé. Francis Carlage Le club est déjà bien rempli. La réception semble se diviser en trois zones aux ambiances contraires. Le cœur du club est une piste de danse animée par de la musique électronique qui rend toute discussion impossible. L’environnement est surchauffé, la fête y bat son plein. Sur toute la périphérie de la grande salle principale on peut trouver plusieurs petits salons et bars privatifs. Ici l’atmosphère est feutrée et les nombreux canapés vous invitent à prendre un verre en comité restreint pour partager une discussion agréable. Pour finir, quelques couples ou petits groupes de personnes, recherchant un peu d’intimité, s’exilent sur les coursives et le pont arrière du bateau. Nous décidons rapidement de nous séparer de manière à pouvoir observer l’ensemble des convives. Une petite heure après notre arrivée, le bateau quitte l’embarcadère et commence son périple sur les flots paisibles du fleuve Mississipi. Je décide de me promener tranquillement sur les coursives du Mayflower. Très vite je peux y localiser le fameux Francis Carlage. Un homme élégant et charismatique. Il est entouré de deux gardes du corps et reçoit tour à tour les hommages des différentes personnalités de la soirée. L’approcher me parait difficile et encore plus alors que je n’ai pas grand chose à lui dire. Je me contente d’épier la scène un petit moment.

Bernabé s’occupe des petits salons et profite de la sérénité des lieux pour se renseigner plus avant sur M. Carlage.Coco Duquette Louis, quant à lui, se retrouve sur la piste de danse du grand hall. Il commence bien évidement par profiter de la fête sans trop se préoccuper de la raison première de notre présence. Il arrive même à lier connaissance avec une séduisante femme du nom de Coco Duquette. Mademoiselle Duquette est héritière d’une riche famille de producteur de coton. Sa fortune personnelle lui permet de sponsoriser des artistes locaux et elle possède plusieurs galeries d’art à travers le pays. La soirée se déroule tranquillement et nos investigations ne donnent absolument rien. Pas de trace des Elus de la Nuit. Aucun tatouage ou signe étrange pouvant nous mettre le pied à l’étrier. Je me promène sur le bateau, allant même jusqu’à visiter les cuisines ou les quelques endroits réservés au personnel, mais sans succès. Louis présente à son tour ses hommages à Francis Carlage. S’en suit une brève discussion durant laquelle se glisse le nom de Melinda Emmerson. M. Carlage prétend ne pas connaitre la journaliste.

La nuit est maintenant bien avancée et je rejoins Bernabé. Il n’a guère plus d’informations que moi. Cela fait un petit moment que nous n’avons pas vu Louis et pensons qu’il s’est isolé avec une nouvelle conquête. Je propose à Bernabé de prendre la voiture de Louis et de suivre M. Carlage quand ce dernier quittera le club. Pour ma part je vais me cacher sur le bateau et attendre la fin de soirée pour voir s’il est prévu une after un peu plus privée. C’est à ce moment que je reçois un appel de Louis. J’ai peine à le croire sur l’instant mais il m’annonce qu’un des gorilles de Francis Carlage l’a fait discrètement passer par dessus bord pendant le feu d’artifice de minuit. Il a nagé jusqu’aux rives du Mississipi et se presse pour nous rejoindre à l’embarcadère. Le Mayflower termine sa tournée et après l’accostage, les voitures commencent à évacuer l’ensemble des invités. Comme prévu, Bernabé sort parmi les premiers convives et récupère Louis et sa voiture. Francis Carlage quitte à son tour la réception. Mes deux compagnons prennent la limousine de M. Carlage en filature. Je reste cachée sur le bateau et attend que les hôtes soient partis. Il reste une partie du personnel chargé de nettoyer, mais pas d’activité annexe. Je me fais discrète et reprend une fouille plus approfondie des lieux. J’accède notamment à un bureau dans lequel je trouve un ordinateur. Il renferme des informations de comptabilité du club mais aussi une correspondance de Francis Carlage. Ce dernier serai donc le propriétaire du Bogey Wogey Club ? Toujours est il que j’arrive à trouver son adresse personnelle : 3 Saint Charles avenue. J’apprend aussi qu’il prévoit de faire du Lady’s Night sa nouvelle base d’activité pour l’organisation de soirées. J’emporte avec moi le disque dur de l’ordinateur et réussi à me faufiler hors du bateau sans croiser de membre du personnel. J’appelle un taxi qui me ramène chez moi.

Je laisse un message à Louis avant de me coucher. Je fixe un rendez-vous le lendemain chez moi pour discuter de tout ça. Angus sera là aussi. J’ais du mal à trouver le sommeil et termine la nuit avec un goût amer d’inachevé. Le mystère “Carlage” reste entier. Toujours aucune nouvelle de Melinda !

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